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NAVIRES

LA GRANDE PÊCHE

ASSOCIATION FÉCAMP TERRE-NEUVE
Le cargo Gure-Herria, de La Morue Française qui, sous le nom de Mulhouse, a pratiqué la contrebande d'alcool.
Il pratiqua ensuite la pêche morutière avec des doris, que l'on voit ici empilés à l'arrière du navire.
© Droits réservés, collection Jack Daussy
Le Gure-Herria, vapeur construit en 1919 à Osaka (Japon), par les chantiers Kibi S. B., Ltd sous le nom de Kibi Maru, longueur 67,08 m, largeur 9,90 m, creux 6,40 m, jauge brute 1 330 tonneaux et nette 891 tonneaux. Il est francisé le 28 juillet 1919, il prend le nom de Mulhouse. Immatriculé à Marseille en avril 1920, il appartient à la Société Maritime et Commerciale du Pacifique. Le 6 avril 1920, il est revendu est immatriculé à Bordeaux, pour le Groupement Charbonnier des Industries de l’Ouest.

En 1922, La Morue Française et Sécheries de Fécamp, puissante compagnie maritime des frères Legasse, achète le Mulhouse, pour le transport du sel à destination des navires de sa flotte de pêche en campagne et pour ramener en métropole les produits de la pêche que les voiliers et les chalutiers débarquent à Saint-Pierre-et-Miquelon. Profitant de la situation (la prohibition), le Mulhouse, commandé par le capitaine Ferrero, il emportait au départ de France, où le chargement était parfaitement légal, de pleines cargaisons de vins et de spiritueux embarquées quai Bérigny, qu'il transférait en toute illégalité au large des côtes de Terre-Neuve, dans les eaux internationales, sur des vedettes puissantes et rapides affrétées spécialement par les contrebandiers américains.

En 1930, la crise frappe l'industrie de la grande pêche, il faut chercher le poisson plus loin, notamment sur les bancs du Groenland qui s'avèrent très poissonneux et on sait que les dorissiers de les grands bateaux peuvent mettre beaucoup plus de lignes dehors que ceux des voiliers. Ce qui conduit La Morue française à transformer le Mulhouse, en "cordier", équipé partiellement en congélateur, à Fécamp, elle l’équipe de doris à moteur et le rebaptise Gure-Héria. En avril, au cours des travaux un violent incendie l’immobilise, il ne sera prêt que tardivement pour la campagne de 1930. Puis il fera six campagnes au départ de Fécamp, jusqu’en 1935, commandé par le capitaine Célestin Grumelon.

En 1936, il reste désarmé à Saint-Malo, puis, en 1937, il est de nouveau envoyé en pêche, toujours sous les orcres du capitaine GrumeIon, avec 67 hommes d'équipage. En 1938 le Gure-Herria est armé au cabotage ; il se rend à Cardiff où il va charbonner avant de rallier le port de Saint-Malo. En avril 1940, le Gure-Herria est vendu à la société Les Chalutiers Malouins et devient le Foudroyant. Le 7 septembre 1950, il est victime d’une voie d’eau et coule au large de Terre-Neuve.

Un autre cargo de 1 133 Tx, Madeleine, sera modifié et équipé, lui aussi, en cordier pour la pêche au Groenland par l’armateur fécampois Léon Poret, ; il fera naufrage le 22 mars 1933. L’histoire exceptionnelle de ces deux navires a inspiré le roman de Roger Vercel : Au large de l’Eden, il en a fait le Tenax et le Boréa.

Sources : Jack Daussy, Loïc Josse,
Ouest-Éclair, La Pêche Maritime.
Etienne Bernet / © Édition Association Fécamp Terre-Neuve
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