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ASSOCIATION FÉCAMP TERRE-NEUVE
Dans tous les domaines, on essaie de sauver ce que représente « l'héritage du père » ou de nos pères. On dépense beaucoup d'argent pour préserver églises et châteaux, mais les bateaux en France avaient droit jusqu'à une époque récente à l'indifférence, sinon au mépris de (presque) tous ! Cependant depuis 15 /20 ans, si l'on tronçonne encore ci et là (on a vu ces dernières années détruire en catimini des charpentes de bisquines à Chausey, par exemple) une prise de conscience s'est fait jour.
Ces outils complexes que sont les bateaux, sans lesquels l'humanité n'aurait découvert qu'une partie de la terre, nous sont réapparus dans toute leur beauté, faite de curiosité, d'ingéniosité, de persévérance et à la fois d'orgueil et d'humilité.
Nos voisins anglo-saxons et scandinaves ont toujours eu cela présent à l'esprit et ont toujours fait preuve du plus grand respect pour les bateaux traditionnels - en cela je ne dirais pas, comme certains, que je me sens véritablement normand, car c'est un trait bien français que d'avoir la mémoire courte et de détruire les vieux outils, on n'a de considération que pour les palais - encore faut-il qu'ils ne flottent pas !
Or donc, on s'est remis à construire (ou reconstruire) des bateaux anciens, pour le plus grand plaisir de publics variés. Car cette redécouverte à souvent des causes esthétiques ou événementielles voire purement de loisirs ou de prestige.
Mais qu'en est-il de la continuité du savoir-faire, de la transmission des connaissances traditionnelles, qu'elles soient locales ou générales, plus communément appelées  sens marin ?
Ceux qui ont ce souci se heurtent à plusieurs écueils. L'un est celui de l'incompréhension des gardiens du temple, une catégorie de juges qui voudraient figer les bateaux dans leur vie à un moment donné. Or un bateau meurt s'il ne navigue pas, on ne peut le mettre au musée. Ensuite il y a les politiques, qui veulent bien sauver des bateaux pourvu que cela ne coûte rien ou bien que le retour en prestige (le leur) soit suffisant. Certains d'ailleurs se contentent de mettre des coques sur les ronds-points. Ensuite il y a des administratifs qui considèrent les « vieux gréements » d'un oeil attendri mais ne lèveront jamais le petit doigt pour ceux-ci ou bien iront jusqu'à prononcer leur destruction si le règlement est le moindre peu écorné, ils ont toujours pelleteuse et tronçonneuse à portée de main. Ensuite, on pourrait continuer à évoquer plusieurs autres catégories, mais je préférerais parler de tout ceux qui, modestement, tôle après tôle, planche après planche se battent la moitié de leur vie dans l'indifférence pour sauver ce qui est sauvable de ce patrimoine si varié au long des côtes de France.
Qu'ils sauvent des yachts , des bateaux de pêche,  des vapeurs,  qu'ils s'échinent dans les livres ou à faire vivre des associations, c'est eux qui gardent une âme à nos ports, menacés par la froideur du plastique et du béton de l'époque…
Bien sûr des Fédérations et même une Fondation les soutiennent, mais - face aux grands problèmes de notre époque - parviendront-ils à maintenir leur effort ?
Actuellement - pour des raisons inavouables, mais que tout le monde connaît à Granville : mauvaise tête, contestataire des tarifs appliqués - le plus vieux bateau construit ici par le chantier Servain Père, encore navigant, se trouve menacé, et par quoi ? Par la venue en son port d'un des plus beaux fleurons de notre patrimoine, oui Marité !
Juridiquement, Strand Hugg et Marité sont dans la même situation : l'un et l'autre après plusieurs années de navigation nécessitent des travaux (bien que l'échelle soit différente).
Mais la CCI de Granville, arguant du manque de place dans le bassin à flot, et « ne voulant pas de bateaux-ventouses » veut reléguer Strand Hugg dans le bassin de plaisance au tarif visiteurs ! Situation intenable financièrement pour notre Association, et discriminatoire puisque Strand Hugg est armé en NUC ...

On peut épiloguer longuement sur le Patrimoine, mais où est la noblesse, quand le pot de fer veut écraser le pot de terre, avec décisions arbitraires et abus d'autorité ?
Question d'un autre âge ?
Pour conclure, nous faisons appel à tous ceux qui comprennent notre désarroi et leur demandons de nous adresser un petit mot de soutien, car Strand Hugg est en danger et les élus sont comptables du Patrimoine commun. (texte de Pierre Hédouin, mars 2011)

Contact : Pierre Hedouin
Président de l’Association Strand Hugg, Bateau d'Intéret Patrimonial


Pour en savoir plus :
Association STRAND-HUGG
5, rue Pigeon-Litan - 50400 GRANVILLE
tel -fax : 02.33.906.906

http://strandhugg.free.fr